Préparer les matériaux
La raréfaction des ressources est devenue un des grands enjeux actuels. Ce « capital-matières », c’est-à dire la quantité de matières premières disponibles, n’est pas infini et les réserves s’amenuisent. Les ressources extraites sont passées de 22 à 70 milliards de tonnes entre 1970 et 2010, soit une augmentation de 80%.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics est un des plus gourmands en matière de ressources en Europe. À lui seul, il est responsable de plus de la moitié des matières premières extraites, la moitié de la consommation d’énergie et d’un tiers de la consommation d’eau.
Pour impulser une évolution du secteur vers un modèle circulaire, il est préconisé de gérer les ressources de manière plus soutenable, en favorisant le réemploi et la création de filières de déconstruction et avec la volonté ultime de « faire du parc des bâtiments la banque de matériaux des constructions futures ».
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La dépose et le conditionnement
La dépose doit être très soignée afin de ne pas dégrader la qualité des matériaux. Des préconisations de dépose peuvent être décrites dans le diagnostic PEMD.
Le test de leur performance :
Le stockage
Du fait de la différence de temporalité entre la dépose des matériaux et leur intégration dans un nouveau projet, il peut être nécessaire de stocker les matériaux dans un lieu les protégeant contre les intempéries et les risques de vol. Ce stockage peut être réalisé sur le chantier d’origine, sur celui recevant les matériaux s’il est distinct du chantier d’origine, sur une plateforme de réemploi ou éventuellement d’autres lieux de stockage intermédiaire. La durée du stockage peut être réduite en anticipant bien l’identification d’un repreneur.
La remise en état
Plusieurs actions de remise en état des matériaux déposés sont nécessaires pour permettre leur réemploi : contrôler, trier, nettoyer, réparer, traiter, étiqueter, protéger. Ces différentes actions peuvent être réalisées sur le site de la dépose ou du réemploi, sur un site dédié ou encore dans l’usine d’origine. Les coûts associés à la remise en état varient selon le type de matériaux et leur état d’origine.
Le transport
Comme pour la dépose, cette étape doit être réalisée avec une grande vigilance pour préserver la qualité des matériaux. Les modalités de transport et leur coût dépendront de la distance entre le lieu d’origine et le lieu de mise en œuvre des matériaux de réemploi.
Comme sur un chantier courant, le transport des matériaux doit être anticipé et pris en compte dans l’organisation du chantier : assurer un cheminement jusqu’à la sortie du chantier (rayon de courbure, ressaut, etc.), anticiper les éventuels besoins en électricité par exemple pour transporter les matériaux dans un ascenseur, etc.
Le test de performance
la performance des matériaux doit pouvoir être évaluée et validée par le bureau de contrôle. Cette évaluation peut être réalisée uniquement à partir d’une étude historique et de tests in situ dans le cas où la pose s’appuie sur des pratiques habituelles de construction. Dans certains cas, il est néanmoins nécessaire de faire appel à un tiers vérificateur et faire réaliser des essais en laboratoire afin de valider la performance et/ou la mise en œuvre des matériaux.
Voici quelques exemples de tests en laboratoire qui peuvent être exigés : test de résistance du béton, analyse de la corrosion des armatures, mesure de la teneur en eau dans du bois, etc. Ces tests représentent un surcoût. Le choix de les mener ou non doit donc être fait au regard du potentiel de réemploi des matériaux et des éventuels surcoûts imposés par les assurances en l’absence de test.